Avant les détails techniques et les différentes approches, je vous invite avant tout à prendre vos tisanes régulièrement et ce pendant plusieurs semaines au moins, quand indiqué. Il va sans dire qu’une tisane achetée et gardée dans le placard pendant des mois ne servira pas à grand-chose.
En faisant une tisane nous utilisons des procédés d’extraction découverts il y a bien longtemps. Infusion, décoction, macération sont des variantes de base, utilisables selon le type de plante ou de partie de ces plantes.
La mode d’aujourd’hui en occident est de chauffer de l’eau et de la verser non bouillante sur la ou les herbes et de laisser infuser quelques minutes. « Surtout ne faites pas bouillir », ou, « surtout pas plus de 70°C », lit-on à longueur de page.
Cette méthode est pour moi symptomatique de notre époque, où ce qui est promu doit d’être facile, doux, sucré, fruité, rond, sans trop de goût, passe partout et surtout pas d’amertume ou d’âcreté, je vous prie !
Ce sujet particulier des saveurs méritera un écrit dédié, car les saveurs, la dynamique énergétique ou la tendance intrinsèque de chaque plante, ses affinités et ses actions sur certains organes et processus physiologiques sont tous liés au-delà de notre compréhension rationnelle accessible au quotidien.
Donc, cette méthode récente n’est pas ma favorite et ce n’est pas non plus la plus répandue dans les traditions millénaires Ayurvédique et Chinoise auxquelles je préfère me référer quand il s’agit de consommer des plantes médicinales. Là-bas, les plantes sont le plus souvent bouillies longuement dans de l’eau ou de l’huile frémissante, on chante, on prie abondement ou on médite pendant le processus pour que les bienfaits se répandent et finalement atteignent les patients et là-bas, les infusions à l’eau tiède sont rares.
L’infusion est en général utilisée pour les feuilles, les fleurs et les plantes délicates mais peut aussi être utilisée pour les racines en laissant le mélange infuser plus longtemps, bien que la décoction soit généralement plus efficace dans ce cas.
Les composés actifs et les vertus des plantes ne se libèrent pas tous efficacement à la même température (commencer donc dans l’eau froide) ni même dans le même type de solvant, (eau, alcool, huile). Mais pour rester simple, l’infusion à l’eau est la plus efficace pour le plus grand nombre de ces vertus, donc le meilleur compromis au quotidien de la maison.
Compte tenu de tout cela, ma méthode favorite est de mettre les herbes dans une petite casserole d’eau froide, de bien les imbiber, de faire chauffer à feu doux à couvert et d’arrêter le feu après une ou 2 minutes de frémissement et d’ensuite laisser infuser 15 mn pour la plupart de nos produits à 1 nuit pour certains mélanges.
Pendant le chauffage de la casserole, j’en profite pour touiller un peu, donner de la place à chacune, apprécier les couleurs et les formes qui dansent, les parfums qui se dégagent et penser et ressentir avec plaisir et intention à toutes ces vertus et bienfaits que je vais pouvoir assimiler. Cette dernière partie, sorte de préliminaire presque amoureux, a trait au rituel, à la relation, à la méditation et la préparation du corps à recevoir la potion et me semble particulièrement importante.
En croisant les pratiques et informations de différentes traditions et à l’expérience, cela m’a semblé la meilleure méthode pour obtenir un résultat efficace, des goûts puissants et pour tirer le meilleur parti de nos herbes. Je vous invite donc à l’essayer.
Références :
Comments